Libraire, mon ennemi

Publié le par La Vipère



Saine constatation que celle proposée par L'Express de ce 30 octobre, dans son dossier sur les libraires, nouveaux prescripteurs vedettes, qui font désormais les succès que la presse faisait jadis : les libraires, donc, ont la plupart du temps mauvais goût.
Ils sont socio-démocrates, lisent de petites choses sans intérêt, s'en enchantent stupidement et les conseillent à des clients qui les croient sur parole.
Je pourrais signer ces mots de Raphaël Sorin, interrogé par François Dufay :

Je trouve que chacun, éditeur, critique, libraire, doit faire son travail, en évitant la confusion des genres. Les libraires ont pris une importance démesurée par rapport à ce qu'on leur demande: des conseils. La littérature n'est pas une affaire de démocratie ni de sondages. Or quand on voit les «coups de coeur» des libraires, on est la plupart du temps effondré. Avec un bel ensemble, ils recommandent des livres moyens, des auteurs moyens du genre Philippe Claudel ou Laurent Gaudé. Bref, une littérature bien-pensante, qui ne gêne personne.


Eh oui. D'accord aussi avec ce qui suit :

Pour leur plaire, les maisons d'édition doivent respirer l'austérité, comme Minuit, L'Olivier et POL, ou bien sentir la lavande, comme Actes Sud !


Mais moins, évidemment, avec la fin :

En revanche, des maisons comme Flammarion ou des auteurs comme Houellebecq ne sont pas en odeur de sainteté. Dans la presse que j'ai connue dans ma jeunesse, il y existait un grand conformisme de la critique. Aujourd'hui, ce conformisme s'est reporté du côté des libraires. Moi, je pense qu'un libraire doit être sélectif et agressif, comme Colette Kerber, qui défend Christine Angot contre le goût dominant.


Car on devrait fusiller cette folle pour conseiller Angot à ses clients.
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