Qui est le nègre de Yann Moix ?

Publié le par La Vipère



Stupeur de qui lit le "Feuilleton" du Figaro, ce jeudi : ce n'est pas nul. C'est même passablement lisible, et pas spécialement sot.

La cible : Besson. (Philippe, pas l'autre). L'écrivain le plus sociable, gentil et téléprésentable de Paris. Romans insignifiants, mais compagnon de table parfait - invité impeccable sur les plateaux, à tout le moins.

Ce qui, chez le chroniqueur du Figaro, donne : "Philippe Besson, si spirituel, vivant et brillant dans la vie, mais si scolaire, mort et plat dans ses livres" - ce n'est pas mal dit.

Quelques facilités là-dedans, bien sûr :

La guerre du Vietnam est là, mais tellement en toile de fond qu'on dirait du papier peint. 


Comme c'est fin. Ou ceci :

L'assassinat de Kennedy figure dans le roman, lui aussi, un peu comme les géraniums sur le balcon de ma grand-mère, à Nevers. Et quand ma grand-mère arrose ses géraniums, je pense à Philippe en train d'arroser son assassinat de Kennedy.


Ho ho ho, comme on rit !


Et de la linguistique, aussi, outil que le chroniqueur emploie avec une maladresse touchante :


On trouve aussi, à un moment donné, les mots «Luther», «Martin» et «King» inscrits sur la page, mais jamais, hélas, on ne voit le rapport entre ces mots imprimés et le pasteur assassiné. Philippe aurait écrit «marguerite», «paquebot» et «casse-noix» à la place que le lien entre le signifiant et le signifié aurait été plus pertinent.


On aurait dit ça plus simplement, mais soit. Ailleurs, en tout état de cause, quelques formules honnêtes : 


Chez Faulkner, le monde entier, l'histoire du monde, des Araméens à la bombe H, tient dans une ferme, un champ, au fin fond du Mississippi. Chez Philippe, c'est le contraire : un étui à lunettes, une gomme, un double décimètre ne rentrent pas dans son Amérique.


Certains génies inventent le monde en restant dans leur chambre. Philippe Besson, lui, quand il fait le tour du monde, invente sa chambre.


Bref, tout cela ne se tient pas trop mal.

D'où ma question : qui a écrit ce papier ? Qui ?

Ah ! Non ! Ne me dites pas "Yann Moix, comme toutes les semaines" : vous même n'y croiriez pas ! Vous le lisez comme moi chaque semaine depuis novembre, vous savez qu'il est incapable d'un papier correct !

Donc : un nègre, forcément. Une prime à qui découvrira son nom !
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
J'aimerais bien savoir son nom au Nègre, justement.
Répondre
N
Dites-moi, Vipère, c'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité, ça !
Répondre
L
Qu'esssta toué, t'écris bien toué?