Dictionnaire français / critique - critique / français, ép. 2

Publié le par La Vipère



Améliorons le multilinguisme avec la Vipère !

DICTIONNAIRE CRITIQUE / FRANCAIS, EPISODE 2

Régulièrement, une tranche d'information pour vous aider à mieux comprendre le langage du journalisme littéraire, appuyée sur un exemple.

Aujourd'hui, le chapeau du papier de Marianne Payot sur Olivier Adam dans L'Express.

Comment élever ses enfants sans leur mère? Ce fils adoptif de la Bretagne répond avec un roman émouvant à souhait. Rencontre, chez lui, à Saint-Malo, où il a fait souffler ses Vents contraires.

Traduction : comme ce roman est un semi-navet pleurnichard mais qu'Olivier Adam est un type sympathoche, qui a du succès, une belle gueule et qui fait vendre (autrement dit, qu'il est opportun d'en parler), je vais, plutôt que de dire ce que je pense vraiment du livre, torcher le truc sous forme de portrait. Hop ! Ni vu ni connu ! Le beurre et l'argent du beurre ! J'atteins mon but (1 belle grosse page sur Adam) sans me compromettre : pas obligée de dire ce que j'en pense, ou alors sous forme allusive, dans le dernier paragraphe, tout à la fin, en imputant mon opinion à d'énigmatiques autres (Le roman fera grincer quelques dents. Trop bienveillant. Trop démago. Trop émouvant, à l'instar de sa jaquette, un rien racoleuse : du grand art, Marianne !) puis en terminant sur une note gentille pour justifier le papier (Mais les écueils étaient nombreux. Adam y a échappé en vieux loup de mer. Rien de plus lumineux et vivifiant que ce récit sur fond de désespérance). Emballé, c'est pesé.

Simple, non ? Avec le DICTIONNAIRE CRITIQUE / FRANCAIS de la Vipère, vous aussi, devenez traducteur !

(Episode 1 ici).
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C
Belle gueule ??? Heu... on parle bien du type un peu gras-adipeux-tendance cromagnonesque assez répugnant qui a commis Falaises et je vais bien ne t'en fais pas ?
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B
Les adieux du music-hall, c'est vraiment drôle quand ça se reproduit plusieurs fois. Sinon...<br /> Un petit côté "Retenez-moi ou je fais un malheur". Bon, en même temps, je n'ai pas lu le papier du Causeur. <br /> Réduction médiatique: ah mais mon petit bonhomme, il fallait y penser avant. P. Jourde est trop fin analyste du monde littéraire & éditorial pour ne pas y avoir pensé (la preuve, moi-même...). Il s'est peut-être dit, à l'époque, "parions sur le scandale", en ces périodes de spectaculairisation de tout, une boule de neige (paf! Sur Josyanne!) peut devenir avalanche...Mais ça ne marche pas (assez). Les "gens" se foutent de la littérature et de ses guerres microcolines. Ils veulent du lourd. Du people. Un bon scandale médiatique, à large audience: là est le succès. Michel Houellebecq, plus retors, plus finaud, l'avait compris avant. Il n'a pas hésité, il a frappé fort: haro injurieux sur le monde musulman. Et scandale obligatoire qui s'en suivit. Avec cette fois les ventes à la clés. Phénoménal. Résultat: seul Houellebcq peut se permettre aujourd'hui de disparaître : il en a les moyens. Pierre Jourde "laisse tomber". Oui, et alors? Qui s'en souciera? La littérature en souffrira-t-elle plus pour autant? Pas sûr. Faut voir. Encore un pari. <br /> La délicatesse du poker, c'est qu'il faut miser gros et bluffer en finesse. Pas donné à tout le monde...
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